« La technologie est un levier puissant pour améliorer la vie des citoyens. »
Sylvain Momin – futur Directeur du SIGI
À partir du 1er janvier 2024, Sylvain Momin prendra les rênes du SIGI en tant qu’Attaché à la direction du Syndicat Intercommunal de Gestion Informatique.
Avant son entrée en fonction, alors que le SIGI s’apprête à écrire un nouveau chapitre de son histoire, Sylvain Momin a partagé dans cette interview sa vision des défis posés par la transformation digitale aux communes et aux citoyens.
Avec une expérience professionnelle de plus de 25 ans dans le domaine des technologies de l’information et de l’innovation, qu’est-ce qui vous a incité à postuler pour le poste de futur Directeur du SIGI ?
Ma décision de rejoindre le SIGI en tant futur Directeur du SIGI découle d’une conviction profonde que la technologie peut être un levier puissant pour améliorer la vie des citoyens des communes. Mon expérience de plus de 25 ans dans les technologies de l’information m’a permis de voir comment l’inclusion digitale et numérique pourrait renforcer la participation des citoyens à la vie communautaire.
Au SIGI, je vois l’opportunité de proposer et de développer des solutions qui transcendent les barrières numériques, assurant ainsi l’accès de chaque citoyen aux services et des informations dont il a besoin. Mon objectif consiste à renforcer le lien réel et direct entre le SIGI et les communes en exploitant la technologie comme un levier d’autonomisation pour les citoyens. Cela implique de créer des plateformes conviviales, d’offrir des programmes de formation en ligne pour accroître la compétence numérique et d’encourager la participation active des représentants communaux dans la cocréation de solutions numériques.
Quelle vision avez-vous pour l’avenir du SIGI ? Quel est votre plan pour les 100 premiers jours en tant qu’Attaché de Direction ?
Ma vision pour l’avenir du SIGI est celle d’une organisation étroitement connectée avec les communes qu’elle sert. Mon ambition est que le SIGI devienne le moteur de la transformation numérique pour soutenir et accompagner les communes luxembourgeoises, apportant des solutions personnalisées et améliorant la qualité de vie des citoyens.
Dans les 100 premiers jours de mon mandat, je m’engage à travailler en étroite collaboration avec l’équipe du SIGI pour définir une stratégie claire axée sur l’innovation, l’inclusion numérique et la cocréation avec les communes. Notre démarche ira au-delà de la simple prestation de services, car nous établirons des partenariats solides et encouragerons une collaboration étroite avec les communes membres et toutes les parties prenantes impliquées. Mon objectif premier est de créer un plan stratégique solide, orienté vers un avenir plus numérique, transparent, et axé sur les besoins concrets des citoyens.
Quelles sont vos idées pour renforcer la relation client et améliorer la satisfaction des communes membres du SIGI ?
Pour renforcer la relation client et améliorer la satisfaction des communes membres, je suis fermement convaincu que la transparence, la cocréation et le co-développement sont essentiels.
L’adoption d’approches créatives, comme le « design thinking », permettra d’écouter attentivement et de comprendre les besoins des communes de manière approfondie. La création d’un environnement propice à l’intelligence collective, où des groupes de personnes avec des problématiques professionnelles similaires contribuent à trouver des réponses collectives, permettra aux communes membres de jouer un rôle actif dans la création de solutions sur mesure répondant à leurs besoins spécifiques.
En établissant des mécanismes de communication ouverts pour recueillir régulièrement les retours d’informations des communes, nous favoriserons un dialogue continu et une amélioration constante de nos services.
Face à l’évolution rapide des technologies, comment le SIGI doit-il s’adapter aux changements ? Comment envisagez-vous de maintenir un équilibre entre la stabilité opérationnelle et les impératifs de l’évolution technologique ?
Le SIGI a déjà réalisé de beaux projets qui sont le reflet de son expertise dans le domaine des technologies. Mon objectif est de continuer à renforcer notre cœur de métier tout en restant agile face aux changements technologiques.
Je m’appuierai sur l’audit approfondi de nos opérations qui a été réalisé pour identifier les domaines qui nécessitent des améliorations et des innovations. Il est impératif de toujours garder un lien étroit avec le terrain, centré sur l’utilisateur et le citoyen. L’innovation ne doit jamais être une fin en soi, mais plutôt un moyen d’améliorer la satisfaction de nos clients et des citoyens en répondant à leurs besoins réels.
Nous investirons également dans la formation continue de notre équipe pour qu’elle reste à la pointe des dernières avancées technologiques. Une de nos priorités sera d’établir des partenariats avec les acteurs ICT nationaux et internationaux, de garantir le suivi des meilleures pratiques et de capitaliser sur les initiatives en cours, tout cela en accord avec le programme stratégique du gouvernement.
Quelles stratégies envisagez-vous pour attirer et retenir des talents informatiques, compte tenu de la concurrence intense sur le marché de l’emploi pour ces profils ?
Pour attirer et retenir des talents informatiques, nous prévoyons de développer de nouveaux formats et modalités de formation pour les membres de notre équipe. Le « reverse mentoring », où les employés plus expérimentés pourront bénéficier des connaissances des employés plus jeunes en matière de nouvelles technologies et d’innovation, sera encouragé. Des programmes de coaching individuel ou d’équipe seront également proposés pour favoriser le développement professionnel.
En outre, nous aspirons à être ouverts à des profils diversifiés et à mettre en avant une culture d’inclusion et d’innovation pour attirer des talents motivés par notre mission de transformation numérique des communes.
Parallèlement, nous évaluerons le cadre de travail, cherchant à l’adapter pour répondre aux nouvelles réalités de l’organisation du travail et aux attentes des nouvelles générations.
Quelles mesures avez-vous l’intention de prendre pour assurer la cybersécurité et la protection des données des citoyens ?
La cybersécurité et la protection des données sont des préoccupations centrales pour le SIGI, et nous nous engageons à respecter les normes internationales les plus élevées, y compris ISO 27001, pour garantir la sécurité de nos opérations.
Nous prendrons des mesures pour implémenter le cadre normatif ISO 27001, en évaluant régulièrement nos systèmes, en identifiant les vulnérabilités et en mettant en place des contrôles appropriés pour minimiser les risques de sécurité. De plus, nous travaillerons en étroite collaboration avec les autorités compétentes pour nous conformer à la nouvelle directive NIS2, en assurant la protection des infrastructures critiques et la notification rapide en cas d’incidents de sécurité. Notre équipe sera formée pour rester à la pointe des technologies de cybersécurité, et nous mettrons en place des protocoles de sécurité rigoureux pour protéger les citoyens et les utilisateurs de nos services.
Le SIGI respecte le RGPD pour protéger les données personnelles depuis 2018. Il doit aussi suivre la directive NIS2 pour améliorer sa sécurité informatique. L’adoption de la norme ISO27001 aidera à documenter et à respecter toutes les exigences légales et règlementaires en vigueur. Enfin, nous devons prudemment explorer l’IA, avec une politique interne détaillée sur son utilisation responsable par notre personnel et nous guiderons les communes membres dans cette démarche.
Comptez-vous favoriser l’adoption de pratiques de développement durable au sein du SIGI, notamment en termes de déchets électroniques et d’efficacité énergétique ?
Absolument, nous sommes résolument engagés à soutenir le développement durable, en parfaite cohérence avec le Pacte Climat récemment voté au Luxembourg.
La prise de conscience de l’impératif de réduire notre impact environnemental, notamment dans le domaine des technologies de l’information, est omniprésente. Pour évaluer cet impact, l’attention se porte généralement sur quatre critères clés : l’épuisement des ressources abiotiques, le réchauffement global et les émissions de gaz à effet de serre, la consommation en eau et l’énergie primaire.
Notre focus principal sera sur ce dernier critère, avec des investissements prévus pour améliorer l’efficacité énergétique de nos infrastructures et de nos équipements. Notre but est de minimiser notre consommation d’énergie primaire.
L’implémentation et le renforcement des technologies numériques vertes seront privilégiés pour soutenir l’ambition d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 au plus tard. Pour y arriver, nous travaillerons main dans la main avec les communes et les acteurs locaux en soutenant la politique du gouvernement en matière de développement durable.
Quelles sont vos attentes en matière de transparence et de communication avec les membres du personnel, et comment comptez-vous instaurer un climat de confiance au sein du SIGI ?
Les éléments principaux d’une culture d’entreprise saine et bienveillante sont la confiance, l’engagement, le respect mutuel, la communication ouverte, l’ouverture et la transparence. Je crois fermement en un leadership clair et fort, qui respecte à la fois les intérêts des communes que nous servons et ceux des équipes qui œuvrent pour elles.
Dans cette optique, nous favoriserons le co-développement de notre équipe par le biais de méthodes de coaching individuel et collectif. Le coaching individuel aidera nos collaborateurs à atteindre leurs objectifs professionnels et à développer leurs compétences, tandis que le coaching de groupe encouragera la collaboration, le partage d’expérience et l’apprentissage mutuel.
Nous mettrons également en avant une communication ouverte à tous les niveaux de l’organisation, en favorisant des réunions régulières, des sessions de questions-réponses et des canaux de rétroaction. L’objectif est de garantir que chaque membre du personnel se sente entendu et considéré dans son parcours professionnel.
Comment maintenez-vous la balance entre vos responsabilités professionnelles et votre vie personnelle ?
Le maintien de l’équilibre entre ma vie professionnelle et ma vie personnelle est essentiel pour ma santé et mon bien-être. J’ai la chance d’avoir une famille qui soutient mon engagement professionnel. Je suis père de cinq enfants âgés de 14 à 21 ans qui sont tous impliqués dans diverses activités.
Ma conjointe, une professionnelle du développement personnel, et moi avons établi un cadre qui nous permet de préserver cet équilibre. Nous accordons une grande importance à la communication, à la pleine conscience, à la méditation et nous faisons régulièrement le point sur nos actions. Cette approche nous aide à définir les bonnes priorités et à nous soutenir mutuellement dans nos engagements respectifs.
Un « fun fact » sur vous… ?
Depuis de nombreuses années, j’ai une passion pour la photographie. Capturer des moments précieux à travers l’objectif d’un appareil photo est ma façon de me détendre et de me connecter avec le monde qui m’entoure.
Parallèlement, à ma carrière dans le domaine des technologies, la transmission des connaissances me tient profondément à cœur. Je suis également un formateur passionné. Cet engagement pour l’enseignement et le mentorat est pour moi une source d’inspiration constante, me permettant de contribuer au développement de talents et de partager ma vision de l’avenir numérique.
CV de Sylvain Momin
Avec une carrière de plus de 25 ans en tant que cadre dirigeant dans le domaine des technologies de l’information et de l’innovation, Sylvain Momin a assumé le rôle de Directeur adjoint chez Proximus Luxembourg depuis 2018, avec des responsabilités couvrant notamment les services clients pour le marché d’entreprise luxembourgeois ainsi que la transformation digitale.
Avant de rejoindre Proximus, il a occupé la fonction de Directeur des Technologies de l’Information chez Crédit Agricole Indosuez de 2013 à 2018, ainsi que celle de Country Technology Officer chez ABN AMRO Bank Luxembourg de 2005 à 2013.
Titulaire d’une maîtrise en informatique, obtenue en 1994 à l’Université de Liège, Sylvain Momin a bâti au cours de sa carrière une solide expertise dans la mise en œuvre de programmes de transformation complexes, la sécurité informatique, la gestion de risques et le contrôle financier.